La pyramide de Maslow est utile mais souvent interprétée de manière trop simpliste. La version originale définissait les besoins dans un ordre hiérarchique, partant du bas, besoins physiologiques, vers le haut, l'accomplissement.
Cependant, depuis nous avons appris qu'il n'est pas toujours nécessaire de répondre à un besoin pour être motivé par la réalisation d'un autre. Par exemple, un besoin de vivre intensément peut être plus fort que celui de vivre en toute sécurité. Maslow lui-même a fini par reconnaître cet argument. Il ajoutera également trois autres besoins peu connus :
cognitif,
esthétique,
et transcendantal.
La conclusion est que nos motivations sont multi-déterminées, et lorsque l'on travaille les besoins en coaching, cela nécessite de bien comprendre le client dans son système complet. Il est primordial de ne pas oublier l'écologie et de contextualiser le plus possible. Pour cela il est très utile d'être curieux et de ne pas utiliser le système des besoins trop vite dans sa pratique.
Pas de méthodologie Maslow :
Ce modèle étant dénué de méthodologie, il est donc important de l'intégrer dans une approche et non comme une approche en tant que telle. Par exemple, dans le processus de coaching ACT (acceptation et engagement), de Symbiose, en plus des valeurs, le travail des besoins avec le client est primordial. Pour mettre du sens à sa mise en mouvement, nourrir sa motivation à l'engagement, il doit pouvoir s'appuyer sur ses valeurs et avoir conscience de ses besoins.
Les besoins ne sont pas des désirs :
En plus de l'absence de méthodologie sur l'usage de la pyramide de Maslow, le concept ne prévoit pas de distinguer le besoin du désir. On peut toujours satisfaire un besoin motivé par des sensations précises, ce qui n'est pas le cas des désirs qui sont le fruit de notre psyché.
Avoir soif est un besoin organique, stimulé par votre corps, vous ressentez l'envie de vous hydrater. Si vous ne le faites pas, vous pouvez même faire un malaise dû à la déshydratation. En revanche la réalisation de soi, la reconnaissance des autres, sont des désirs liés à notre conatus (la force présente en toute chose vitale qui la fait persévérer dans son être et dans la poursuite de son propre accroissement. L’épanouissement de ce conatus est source de joie pour le sujet, selon Spinoza). Notre désir de faire progresser ce que nous sommes vraiment au plus profond de nous-même. Savoir qui on veut être pour savoir ce que nous ferons est un des principes de l'approche Symbiose.
« Le désir, écrit Spinoza, est l’essence même de l’homme, en tant qu’on la conçoit comme déterminée, par suite d’une quelconque affection d’elle-même à faire quelque chose » (L’Éthique).
Centré sur la personne, orienté solution :
La motivation humaine à subvenir, ou assouvir ses besoins ou désirs est un sujet d'une extrême complexité. Lorsque l'on en prend conscience, cela nous incite à remettre en cause les méthodologies. Un des grands fondements du coaching sur lequel Symbiose s'appuie également, est qu'il n'existe aucune méthode universelle. Ce serait d'ailleurs bien trop simple ! Chaque personne est au centre d'un système (valeurs, croyances, entourage, éducation, famille etc..) qui lui est propre et unique.
Aucune théorie ne peut prétendre être utile tant que le coach n'a pas saisi la subtilité et la complexité du système de son client.